Numéro 2 : Au delà de la peau

La peau nous est apparue comme l’élément clé de la question de l’intime. Frontière entre l’intériorité et le dehors, entre deux mondes, elle nous permet d’évoquer tout ce qu’elle renferme et tout ce à quoi elle se heurte : les relations, les liens, les regards, les corps. La jeune génération ressent le besoin irrépressible de se servir de l’intime comme matériau inépuisable de réflexion, d’écriture et de création. C’est cette ultra-personnification de la culture de la jeunesse que nous souhaitons ici raconter, à travers ses œuvres, ses textes et ses pensées.

Traversées par l’intime de manières très variées, les créations disent beaucoup de ce qui habite leurs jeunes auteurs. Pour certains, la nécessité de se raconter, de dessiner les contours de leur propre identité permet de l’ancrer, de la rendre visible, ou réelle. Pour d’autres, exprimer quelque chose de très personnel permet de se libérer et se sentir compris, mais aussi d’offrir un espace où l’on peut se reconnaître et se rencontrer. L’intime, dit ou discrètement évoqué, génère des œuvres sensibles, sociales, parfois même politiques. Nous avons ainsi tenté de saisir la pluralités de ces intimités, des états d’âmes aux mises à nu, des souvenirs d’enfance ou d’amour aux secrets inavoués – toujours venues d’un endroit intérieur, précieux et caché.